Combien de livres dans la Bible?

Combien de livres dans la Bible? La réponse dépend de la version de la Bible que vous lisez.

Il n’existe pas une seule Bible. Selon votre tradition religieuse, le nombre total de livres peut varier de 24 à 81. La Bible protestante contient 66 livres, la Bible catholique en comprend 73 et la Bible orthodoxe orientale peut en compter jusqu’à 81. La Bible hébraïque, ou Tanakh, ne comprend que 24 livres, bien que de nombreux textes identiques apparaissent dans plusieurs versions sous différentes formes.

Ces variations sont le fruit de siècles d’histoire religieuse, de débats théologiques et d’influences culturelles. Si toutes les Bibles chrétiennes comprennent les 27 livres du Nouveau Testament, leur contenu diffère considérablement en ce qui concerne l’Ancien Testament. Certaines incluent des textes supplémentaires appelés « livres deutérocanoniques » (catholiques) ou « apocryphes » (protestants). D’autres, comme la tradition orthodoxe éthiopienne, ont une collection encore plus vaste qui comprend des textes tels que les « Jubilés » et « Hénoch ».

Il n’y a donc pas de réponse unique à cette question. Le nombre de livres reflète plutôt une longue histoire de traduction, de canonisation et de tradition. Demander « combien de livres contient la Bible » revient en réalité à demander « de quelle Bible parlons-nous ?

Explorons les principales traditions une par une.

Illustration pour Combien de livres dans la Bible?

✝️ Bible protestante – 66 livres

La Bible protestante contient 66 livres : 39 dans l’Ancien Testament et 27 dans le Nouveau. Cette version a été élaborée au cours de la Réforme du XVIe siècle, lorsque Martin Luther et d’autres réformateurs ont cherché à aligner plus étroitement les Écritures chrétiennes sur le canon juif.

L’Ancien Testament des Bibles protestantes exclut sept livres présents dans la tradition catholique, notamment Tobit, Judith, Sagesse et 1 et 2 Maccabées. Ces livres, souvent appelés « apocryphes » par les protestants, sont considérés comme des œuvres historiques ou dévotionnelles précieuses, mais pas comme des Écritures d’inspiration divine.

La structure de l’Ancien Testament protestant est similaire à celle de la Bible hébraïque, mais les livres ont été réorganisés et divisés. Par exemple, les livres 1 et 2 des Rois sont traités comme des volumes distincts, et les douze petits prophètes sont comptés individuellement plutôt que comme un seul livre.

Ce canon est devenu la norme pour la plupart des Bibles en langue anglaise, y compris la version King James (1611). Aujourd’hui, il est utilisé par les églises évangéliques, anglicanes, baptistes, méthodistes et de nombreuses autres églises protestantes à travers le monde.

Son accent sur 66 livres le rend à la fois accessible et profondément influent. Mais il est important de se rappeler que cette structure n’est qu’une version parmi d’autres d’une tradition scripturale beaucoup plus vaste.

✝️ Bible catholique – 73 livres

La Bible catholique contient 73 livres : 46 dans l’Ancien Testament et 27 dans le Nouveau Testament. Elle comprend tous les textes de la Bible protestante, plus sept livres supplémentaires de l’Ancien Testament connus sous le nom de livres deutérocanoniques.

Il s’agit notamment de Tobit, Judith, Sagesse de Salomon, Siracide (Ecclésiastique), Baruch et 1 et 2 Maccabées. Le canon catholique comprend également des versions plus longues de Daniel et Esther, avec des passages qui ne figurent pas dans les éditions protestantes.

L’Église catholique a officiellement reconnu ce canon lors du Concile de Trente (1545-1563), réaffirmant ainsi des textes qui avaient été largement utilisés dans la liturgie chrétienne primitive, mais qui avaient ensuite été remis en question lors de la Réforme.

Les livres deutérocanoniques sont importants pour la théologie catholique. Ils abordent des thèmes tels que la résurrection (2 Maccabées), la sagesse divine (Sagesse de Salomon) et la justice sociale (Siracide). Beaucoup ont été écrits en grec et inclus dans la Septante, une traduction grecque des Écritures hébraïques largement utilisée dans l’Église primitive.

Les Bibles catholiques telles que la Douay-Rheims, la Bible de Jérusalem et la New American Bible conservent ce canon élargi. Ces éditions sont utilisées dans la liturgie, le catéchisme et l’étude dévotionnelle dans le monde catholique entier.

Ainsi, si la Bible catholique partage beaucoup avec la Bible protestante, l’inclusion de livres supplémentaires reflète une vision plus large de l’histoire sacrée et de l’inspiration divine.

✝️ Bible orthodoxe orientale – Jusqu’à 81 livres

La Bible orthodoxe orientale contient un ensemble de livres plus large que les traditions catholique ou protestante. La plupart des Bibles orthodoxes orientales comprennent entre 79 et 81 livres, selon la branche et les coutumes locales.

En plus des 27 livres standard du Nouveau Testament, le canon orthodoxe oriental comprend les 46 livres de l’Ancien Testament de la Bible catholique et en ajoute plusieurs autres. Il s’agit notamment de 3 Maccabées, Psaume 151, 1 Esdras, 2 Esdras et la Prière de Manassé. Dans l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo, le nombre augmente encore pour inclure Hénoch, Jubilés et d’autres écrits anciens, atteignant un total de 81 livres.

Ces livres supplémentaires ne sont pas considérés comme « facultatifs ». Ils sont souvent traités comme pleinement canoniques et utilisés dans les lectures liturgiques et l’enseignement. Le canon orthodoxe reflète l’utilisation ancienne de la Septante, qui contenait bon nombre de ces écrits et a influencé la théologie des premiers Pères de l’Église.

Contrairement à la structure fixe des Bibles catholiques ou protestantes, les Bibles orthodoxes peuvent varier selon les régions : les traditions grecque, russe, éthiopienne et copte peuvent différer légèrement. Mais l’ouverture à des textes supplémentaires reflète une flexibilité théologique enracinée dans l’histoire du christianisme primitif.

Cette diversité fait de la Bible orthodoxe l’un des canons les plus fascinants et les plus vastes du christianisme.

✡️ Bible hébraïque (Tanakh) – 24 livres

La Bible hébraïque, également connue sous le nom de Tanakh, contient 24 livres, répartis en trois sections : la Torah (loi), les Nevi’im (prophètes) et les Ketuvim (écrits).

Malgré son nombre réduit, la Bible hébraïque couvre en grande partie le même contenu que l’Ancien Testament protestant. La différence réside dans la façon dont les livres sont comptés et regroupés. Par exemple, 1 et 2 Samuel sont considérés comme un seul livre. Les douze petits prophètes sont également traités comme une seule unité. Des livres comme Esdras et Néhémie sont fusionnés, tout comme les Chroniques I et II.

Cette structure a été normalisée dans la tradition juive au fil des siècles et reflète les textes hébreux et araméens utilisés par les communautés anciennes. Elle n’inclut pas le Nouveau Testament, qui n’est pas reconnu dans le judaïsme.

Le Tanakh est le fondement de la vie religieuse juive et est entièrement écrit en hébreu (avec quelques passages en araméen). Il a été transmis depuis des millénaires et reste au cœur du culte synagogal, de l’étude de la Torah et de l’identité juive.

Alors que le christianisme s’est développé à partir de ces textes avec le Nouveau Testament et d’autres écrits, le Tanakh reste autonome, une bibliothèque sacrée profonde et très influente composée de 24 livres.

Illustration représentant le nombre de livres dans la Bible

📚 Aldous Huxley et le canon biblique du contrôle

Aldous Huxley’s Le meilleur des mondes se déroule peut-être dans un futur stérile, mais ses racines plongent profondément dans les questions du contrôle spirituel. Un aspect fascinant : la connaissance qu’avait Huxley du canon religieux. Il savait très bien que même quelque chose d’aussi immuable que la Bible pouvait être restructuré par ceux qui détenaient le pouvoir. Dans Le Meilleur des mondes, les textes religieux sont interdits ou déformés jusqu’à devenir parodiques. Seuls des slogans aseptisés subsistent : la Bible catholique en 73 livres et la version orthodoxe en 81 livres sont interdites.

Huxley venait d’une famille très intellectuelle et était imprégné de théologie, de mysticisme et d’histoire du sacré. Il a même écrit The Perennial Philosophy, où il compare les traditions religieuses à travers le temps. Pour Huxley, l’idée qu’un canon sacré puisse être remodelé par un choix institutionnel n’était pas étrange, elle était centrale. La structure variable de la Bible n’était pas un défaut, mais une démonstration des dynamiques de pouvoir à l’œuvre dans la société.

Ainsi, lorsque nous demandons combien de livres contient la Bible, nous demandons également : qui décide de ce qui est sacré ? Huxley comprenait cette question mieux que la plupart des gens, et sa dystopie met en garde contre ce qui se passe lorsque ces décisions sont prises sans liberté de pensée.

📖 Marcel Proust et l’intimité des textes perdus

Le roman monumental de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, fait rarement référence à la Bible de manière directe. Mais le poids émotionnel et symbolique des textes anciens et complexes plane tout au long de son œuvre. À l’instar des nombreux canons bibliques, certains comptant 66 livres, d’autres 81, le roman de Proust semble presque scriptural dans sa structure. Il n’est pas exagéré de dire qu’il a créé son propre canon littéraire de la mémoire et de l’émotion.

Dans un passage, le narrateur réfléchit au poids des livres oubliés, des histoires poussiéreuses autrefois vénérées. Il y a quelque chose de biblique dans cela : l’écho des évangiles perdus, des lettres contestées, des livres comme Enoch ou Baruch, présents dans certaines Bibles et absents dans d’autres. Proust capture cette même tension : quelles histoires survivent et lesquelles sont autorisées à façonner nos vies ?

Si vous lisez Proust lentement, comme il se doit, vous ressentirez cette dimension sacrée. Le geste d’un personnage secondaire devient aussi puissant qu’une parabole. Le souvenir d’une église ou le goût d’une madeleine peuvent sembler aussi durables que la Genèse. Proust nous rappelle que la Bible n’est pas seulement un recueil de livres fixes, mais une métaphore de la façon dont la mémoire préserve ce qui compte.

📘 Victor Hugo et la Bible de la Révolution

Victor Hugo avait une relation compliquée avec la religion, mais il n’a jamais nié la force symbolique de la Bible. Dans Les Misérables, les échos bibliques abondent : pardon, jugement, résurrection. Pourtant, Hugo vivait dans une France où circulaient plusieurs Bibles : protestante, catholique et philosophique. Il considérait la religion non seulement comme une doctrine, mais aussi comme un pouvoir narratif.

Lorsque Jean Valjean passe du statut de bagnard à celui de sauveur, cela ressemble à un récit évangélique. Hugo écrivait souvent dans un style grandiose, presque prophétique. Il savait que la Bible existait sous de nombreuses formes — 66 livres, 73 livres, voire plus en Orient — et il utilisait cette flexibilité à son avantage. Ses discours au Parlement, ses œuvres poétiques et même ses écrits en exil le présentent souvent comme une voix qui crie dans le désert.

Hugo a écrit un jour : « Il y a une chose plus forte que toutes les armées du monde : une idée dont l’heure est venue. » Pour beaucoup, la Bible est exactement cela : une idée à plusieurs niveaux, qui renaît à chaque époque, canonisée et recanonisée sous la pression de la politique et de la culture. Hugo, plus que la plupart des gens, comprenait que le nombre de livres est moins important que les histoires que nous laissons nbous façonner.

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